Le conservatoire du Littoral et la protection du littoral dans le Cap Sizun
Par Louarn le 16 Mars 2009 à 19h57 | Mis à jour le 16 Mars 2009 à 20h46 | Catégorie: | Commentaires (0)
Le Conservatoire du Littoral et des rivages lacustres est un établissement public administratif (EPA qui est le contraire des EPIC: établissement public industriel et commercial) créé en 1975 par la loi du 10 juillet 1975 s’inspirant du modèle britannique (le National Trust) créé en 1895 , qui regroupe 2 millions d’adhérents.
Celui ci a pour mission la sauvegarde de l’espace littoral, le respect des sites naturels et l’équilibre écologique. Pour mener à bien cette mission celui ci possède un véritable droit d’expropriation mais qui ne concerne en réalité que 8% des cas. En effet, dans 74% des cas les acquisitions se font à l’amiable (14% pour les procédures de préemption et 4% par d’autres procédures).
A ce jour celui ci assure la protection de 117 200 hectares sur 600 ensembles naturels, représentant environ 1000 km de rivages maritimes. Notre Cap Sizun lui doit beaucoup pour la protection de ses sites naturels car pas moins de 6 sites sont désormais protégés par le Conservatoire du littoral: la pointe du Milier, Kastel Koz, la pointe de Penharn, la pointe de Castelmeur, évidemment la Pointe du Raz (acquis grâce au mécénat de Gaz de France et du magazine Le Point), et la plage de Trez ar Goarem. La gestion de ces sites est confiée la plupart du temps aux communes sur lesquels les sites sont implantés, ou à une Communauté de Commune comme c’est le cas pour la Pointe du Raz dont le gestionnaire est la « Communauté de Communes du Cap Sizun et Syndicat mixte pour l'aménagement et la protection de la Pointe du Raz et du Cap Sizun ». Le Conservatoire du littoral travaille en effet en étroite collaboration avec les élus locaux des différentes communes du Cap. Nos sites sont donc a priori protéger contre les invasions de touristes qui lui ont été fatale avant que la conscience environnementale arrive dans ce pays dans le courant des années 80 avec la loi littorale (loi du 3 janvier 1986). En effet a quoi ressemblerait la Baie des Trépassées si cette loi n’était pas entrée en vigueur ? (certains Hôtels et restaurant y sont toujours ainsi que 2 ou 3 maisons). Sans parler du littoral du Cap qui serait alors bétonné comme beaucoup d’endroit en France . Quand les gens viennent dans le Cap c’est avant tout pour trouver une côté sauvage et non pour trouver des marinas , des Hôtels de luxe avec des casinos… Cependant il convient de faire très attention et que les élus en prennent conscience : une étude de l’Institut Français de l’Environnement (IFEN) d’Octobre 2007 estime que les côtes françaises sont les plus artificialisées d’Europe ; cela s’explique par l’application de la loi littorale qui rend contraignante la construction dans la bande des 100 mètres du rivage, donc les personnes (physiques ou morales) construisent dans l’arrière pays et nous nous retrouvons avec certes un littoral vierge sur 100 mètres mais remplis de constructions au delà. Il est bon à noter que la Bretagne est l’une des région la plus concernée par ce phénomène . Il est donc essentiel de concilier développement économique et défense de l’environnement . Depuis certaines années les élus semblent avoir compris que préserver l’environnement permettait via le tourisme « vert » de garnir le budget de leurs communes et donnait à celles ci une bonne image.
Malgré cette protection juridique et tout le travail mené par les gardes du littoral (qui possèdent des pouvoirs de police), il faut bien reconnaître qu’on les voient très peut ( j’ai dû en voir une fois seulement). Nous assistons donc parfois à quelques rodéos improvisés par des motos sur la Baie des Trépassées à marée basse (évidemment cela est interdit) et nous trouvons même parfois des traces de ces engins sur les sentier du littoral bordant les falaises de la même Baie; quant aux déchets sur la plage qu’ils proviennent de la mer ou de la terre, on ne les compte même plus. Il est cependant nécessaire de rappeler que toute atteinte portée a l’intégrité du domaine public est passible d’une contravention de grande voirie (il est donc interdit de ramasser du sable pour faire son ciment sur la plage ou de faire du rodéo à moto sur celle ci).
J’en appelle donc à tout ceux qui auraient des comportements identique à respecter la loi mais avant tout à respecter l’environnement et la nature, à savoir son cadre de vie (car la loi n’est nécessaire que si il y a effectivement violation des règles préétablies) et de préserver ce qui fait la force de notre Cap Sizun : son caractère sauvage et naturel qui fait le plaisir et des touristes et des résidents à l’année.