Superstitions du Cap Sizun
Par Louarn le 18 Février 2009 à 16h31 | Mis à jour le 24 Février 2009 à 13h14 | Catégorie: | Commentaires (2)
En complément de l’article sur la ville d’Ys qui a été écrit je vous propose un petit panel de ce que vous pourriez croiser dans la lande du Cap Sizun: certains sont gentils, d’autres méchants, malfaisants, d’autres ne sont ni l’un ni l’autre .
Commençons évidemment par la créature que tout le monde connaît et qui est le plus répandue en Bretagne: les Korrigans ( vient du breton korr = nain ): ces derniers ont assez mauvaises réputations et on ne compte plus les enlèvements , les incendies perpétrées par ces derniers. Mais ne vous inquiétez pas car d’après la légende, le dernier Korrigan du Cap Sizun a disparu il y a environ 200 voir pour certains 300 ans dans le village de Kerganouy dans une ferme: ce dernier prit la fuite après une mauvaise plaisanterie qu’on lui aurait fait.
Les lutins, versions dérivés des Korrigans, se promènent le soir le long des côtes et allument des feux pour se réchauffer et danser autour. Ces derniers ne sont pas forcément méchant mais sont assez collants et risquent de vous monter assez vite à la tête.
Ensuite, je vous présente les conjurés: pour devenir fou il n’y a pas mieux. Ces derniers logent sur les rochers de Tévennec et au rocher de Créven-Deiled. A ce que l’on raconte on ne peut y mettre les pied sans qu’une voix d’outre tombe nous disent: «Ama, ma ma flaç» (c’est ici ma place); les oiseaux eux mêmes ne peuvent s’y poser et rappelons que les derniers gardiens du phare de Tévennec sont devenus fou en entendant des voix leur disant de partir.
Ensuite, nous avons la procession des noyés qui partent du petit port du Vorlen, traverse la baie des Trépassés et remontent vers Laoual sous Lescoff; quoi qu’il arrive je vous conseille de ne pas les rencontrer ni même de les entendre de trop près car sinon vous risquez de mourir (de frayeurs).
Sinon autres variantes: si vous regardez le coucher de soleil le soir et que vous entendez tout d’un coup des prières prononcées par des voix glauques ne vous affolez pas c’est simplement les noyés enterrés sous le sable de la baie qui réclament un peu de terre bénite.
N’oublions surtout pas non amis les chouerien, sorte de crieurs que l’on entend le soir et le matin notamment quand approche le mauvais temps. Si vous voulez construire une maison renseignez vous pour savoir si il y en a près de votre futur chez vous car ces derniers poussent de tels cris qu’ils est impossible de rester à proximité (et vous ne pouvez même pas vous plaindre pour tapage nocturne ).
A noter que si vous vous promenez le soir à la pointe du raz , à proximité du sémaphore vous croiserez certainement les chouerien-Porzen (petite crique au sud-ouest de Lescoff) ce qui explique qu’aucune habitation n’a jamais été construite dans les parages (à noter que le poste des douanier de Porzen à été abandonné à cause de leurs cris).
Enfin si vous êtes plutôt du genre marin que terrien : vous aimez naviguer et croiser la nuit au large du Raz de Sein : pas de problème ! vous pouvez alors rencontrer la fameuse sirène de l’île de Sein qui ne serait autre, attention (on fait dans le people), que la fille du roi Gradlon. Dans ce cas là rentrez vite au port d’Audierne car elle annonce toujours la tempête. Autre sirène ( hé oui le raz de Sein ça grouille de Sirène ): celle qui se trouve sous la chapelle Saint They à la pointe du Van sur l’îlot « Mary Morgant » qui est facilement reconnaissable à sa chevelure blonde.
Nous pouvons aussi mentionner le célèbre Bag noz qui fait l’office du charriot des morts sur terre.
Enfin vous pouvez également rencontrer dans le Raz, les sorcières de l’île de Sein ( eh oui il n’y a pas que des Sirènes!) constituées des veuves des péris en mer: elles sont facilement reconnaissables car elles flottent dans leurs paniers, leur crocs a goémon leur servant de mât et leur tablier de voile. Si vous en rencontrez une vous êtes plutôt mal! sauf si vous savez garder un secret. Celles-ci en effet vous confie un secret et si vous le dévoilez: alors ne prenait plus la mer car à la prochaine tempête vous coulerez à coup sûr.
Voilà ! bienvenue dans le Cap Sizun et bonne promenade !
Sources: Ecrits de Hyacinthe le Carguet aux éditions du Cap Sizun. Les contes du Cap Sizun traduit du breton par R. Gargadennec, Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien Maisonneuve, Paris, 1977.
Commentaires au sujet de cet Article
Bel Article dinamique, espérons qu'il sera entendu.
Gwechall a oa gwechall, hag hirio zo enn amzer all.
Autrefois était autrefois et aujourd'hui c'est un autre temps.
Mes hep dec'h hag warc'hoazh,
Hisiv ne dalv ket c'hoazh.
Mais sans hier et sans demain,
Aujourd'hui ne vaut rien.
A GALON VAT
Par MEILHOù-GLAZ le 23 Août 2010 à 18h09
Merci Louarn pour ce tour d'horizon, n'hésites pas à nous proposer d'autres articles.
Par Loic le 25 Février 2009 à 04h41